Créée en 1990, la  Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse fournit à ses étudiants, dont le nombre s’est élevé à 7.663 étudiants au cours de l’année universitaire                  2008-2009, une formation fondamentale et appliquée, dans des spécialités littéraires et humaines. Assurée par 266 enseignants, compte non tenu des enseignants vacataires, cette formation conduit à l’attribution de diplômes universitaires aux niveaux de la licence, du mastère et du doctorat. La faculté gère 89 agents à la fin du mois de juin 2009 et un budget  qui s’est élevé à  1,566 MD en 2008.

 

Pour évaluer la gestion et la performance de la Faculté au titre des années universitaires 2005-2009, la Cour s’est particulièrement intéressée  aux volets de la gestion pédagogique, administrative et financière, à la formation, à la production scientifique et à l’ouverture sur l’environnement qui représentent des thèmes de base dans le processus de réforme que le système universitaire a connu depuis le X^ème Plan de développement. Ce processus  a été couronné par la promulgation de la loi n° 2008-19 du 25 février 2008, relative à l'enseignement supérieur et par la mise en place d’une stratégie de développement du secteur allant jusqu’à l’horizon de 2017.

 

1. 1.    La gestion pédagogique, administrative et financière

 

La Faculté n’a pas achevé la mise en place des fondements pédagogiques et administratifs de l’école doctorale. En effet, la lenteur constatée dans l’implantation des structures de cette école, dans l’identification de ses orientations scientifiques et dans l’organisation de ses activités ne lui a pas permis de réaliser un démarrage effectif. Il convient de noter, dans ce contexte, que le Ministère de tutelle a accordé une subvention d’une valeur de 31,5 mD au profit de l’école au titre de l’année 2008 qui n’a pas été consommée jusqu’à fin mai 2009.

 

L’efficacité de la gestion pédagogique et son suivi adéquat exigent que l’Université et la Faculté veillent à maîtriser l’échange des données et à assurer la coordination nécessaire entre elles. Cependant, ce volet enregistre encore des insuffisances qui se rapportent essentiellement à la non implantation d’un système d’information permettant à l’Université et aux établissements qui lui sont rattachés d’améliorer ses méthodes de traitement de l’information et d’en maîtriser l’exploitation.

 

La Faculté ne dispose pas des compétences nécessaires pour gérer les systèmes informatiques et assurer leur maintenance et leur sécurité, d’où la non optimisation des moyens informatiques disponibles et leur non exploitation dans l’enseignement et la formation à distance.

 

L’examen des dépenses effectuées au cours de la période 2005-2008 a permis de constater  que la consommation des crédits du titre I du budget a atteint une moyenne de 77%  des crédits alloués alors que celle des dotations  du titre II n’a pas dépassé les 19%.

 

D’un autre côté, la mise en place par la Faculté de son propre projet d'établissement n’a pas abouti à la préparation du cadre budgétaire sur le moyen terme, conformément à la circulaire du Ministre de l’enseignement supérieur n° 54 du 17 juin 2005, en vue d’assurer le passage vers la gestion du budget par objectif.

 

1. 2.    Promotion de la qualité de la formation

 

En dépit de l’amélioration relative que les indicateurs d’encadrement pédagogique ont connu, au cours de la période 2005-2009, par le passage du nombre des étudiants par enseignant de 32 à 28 étudiants et  du nombre  des étudiants par professeur de la catégorie A de 334 à 265 étudiants, la capacité de la Faculté à faire face aux engagements résultant de la pluralité des spécialités, des filières de formation et de l’importance du nombre des étudiants, reste limitée. Aussi, certaines spécialités continuent-elles de souffrir d’un manque important en enseignants notamment de la catégorie A.

 

Les efforts d'innovation universitaire ont été concentrés sur l’adéquation des filières et des contenus de la formation avec l’évolution du savoir, les besoins de développement et les mutations du marché d’emploi et ce, à travers la promotion des filières courtes et en particulier celles ayant une dimension appliquée et pratique. Cette orientation vers le renforcement de l’aspect pratique nécessite, selon les règles pédagogiques prévues par le système « LMD », une évolution parallèle des stages pratiques permettant aux étudiants d’acquérir les compétences requises.

 

1. 3.     La recherche scientifique

 

Plus de 8 ans après l’obtention par la Faculté de l’habilitation à attribuer des diplômes de doctorat, les études entrant dans ce cadre restent  encore marquées par le nombre limité des travaux de recherche et par leur lenteur. L’élaboration des mémoires de recherche au niveau des études de mastère a connu un retard semblable, malgré l’accélération du rythme de soutenance des mémoires dont le nombre est passé à 55 en 2008.

 

L’accélération du rythme de réalisation des recherches et la réduction des délais de leur élaboration nécessitent une meilleure contribution de la part des enseignants permanents dans la supervision des travaux de recherche pour satisfaire au mieux aux exigences de la qualité.

 

Le renforcement des acquis en matière de recherche scientifique pourrait être obtenu à travers l’activation des structures de recherche de la Faculté et l’adhésion des étudiants et des enseignants.

 

1. 4.    L’ouverture sur l’environnement

 

La Faculté a pu réaliser des acquis grâce notamment à l’établissement de rapports de partenariat avec 6 universités étrangères et à la conclusion de 24 accords concernant  l'encadrement conjoint  du doctorat et couvrant 12% des thèses. Elle a fait de l’organisation des manifestations et colloques scientifiques des opportunités périodiques d’ouverture sur son environnement.

 

De plus, la Faculté a enrichi son site web par certaines informations qui appuient ses efforts d’interaction avec son environnement. Cependant, le contenu de ce site est marqué par un certain nombre de lacunes qui concernent particulièrement l’absence de promotion des qualifications et des compétences acquises par les diplômés, la faible contribution des enseignants à son enrichissement, l’absence de supports numériques pédagogiques ainsi que le manque de liens interactifs avec les instances constituant l’environnement de la Faculté et les services intervenant dans la vie estudiantine.

Dans le cadre de l’employabilité des diplômés, de la diffusion de la culture d’entreprise chez les étudiants et de l’assistance aux travaux de l’Observatoire de l’Université de Sousse, la Faculté a entamé en 2009 la mise en place d’une cellule chargée de fournir des données quantitatives et qualitatives sur les situations des diplômés. La dynamisation du rôle  de cette cellule requiert le renforcement de ses ressources humaines, l'affectation d'enseignants à plein temps, la disponibilité de données précises sur la situation des diplômés et la constitution de bases de données liées aux entreprises employeuses.

 

Il a été aussi constaté dans ce domaine que le club de création d’entreprises qui a été mis en place par la Faculté dans le but de développer l’esprit d’initiative chez les diplômés et de les inciter à s’installer à leur propre compte n’a pas atteint les résultats escomptés en terme de participation des étudiants et des enseignants, au niveau de ses activités et sur le plan de sa contribution à la promotion de l’initiative privée et de la culture de la création de projets.